L’essor du télétravail, avec les grèves puis le confinement, incite de plus en plus de cadres parisiens à déménager vers d’autres métropoles françaises pour y trouver un logement plus grand, moins cher et une meilleure qualité de vie.
Ils ont d’abord dû essayer d’aller au boulot à pieds ou à vélo dans la grisaille hivernale, les transports en commun faisant grève. Puis, il n’était même plus question d’aller au bureau du tout, en raison de l’épidémie de coronavirus. Autant dire que les cadres parisiens n’ont pas beaucoup vu leur open-space depuis décembre dernier. Et à force de travailler de chez eux, beaucoup rêvent de quitter leurs petits appartements pour les grands espaces.
Trop cher, trop stressant, trop à l’étroit
S’ils étaient déjà nombreux à vouloir s’exiler, l’essor désormais assuré du télétravail pousse les citadins à concrétiser le projet. Selon une étude du cabinet de recrutement Cadremploi (1), un tiers des cadres parisiens ont entamé des démarches pour une mutation ou cherchent activement un nouvel emploi en province.
« Les inconvénients de la capitale semblent avoir pris le dessus sur les avantages, analyse Élodie Franco Da Cruz, responsable des études chez Cadremploi. Plus de la moitié des cadres se déclarent insatisfaits de leur situation, avec trop de temps de transports, un coût de la vie trop élevé et une ville trop stressante. » Surtout, un cadre sur deux se plaint de son logement, jugé trop exigu.
Des régions qui font leur pub
Le confinement du printemps et les consignes sanitaires strictes à la rentrée incitent les entreprises à maintenir une grande part de travail à distance pour leurs salariés. Il n’est donc pas surprenant que ces derniers cherchent à améliorer leur confort de vie en s’éloignant des prix élevés et des engorgements de Paris. Pour cela, la moitié des cadres franciliens se disent prêts à accepter une baisse de salaire, et six sur dix pourraient envisager de changer de métier selon Cadremploi.
Portraits dynamiques pour la Sarthe, grand angle sur la nature pour la Dordogne… Certaines régions ont bien compris cette envie, et lancent des campagnes d’affichage à travers la capitale pour inciter les Parisiens à s’installer chez elles. Mais les cadres interrogés n’envisagent pas un déménagement loin de tout. Sur le podium des villes préférées, on retrouve en tête Bordeaux, suivi de Nantes et Lyon.
Des métropoles avec une offre de services et une vie culturelle conséquente, et surtout qui possèdent de bonnes connexions, à la fois en matière d’Internet et de transports. Les agences immobilières sont formelles : les principales questions d’éventuels acheteurs concernent désormais l’accès à la fibre pour le télétravail et la distance à la gare TGV la plus proche pour rallier Paris en moins de 3 heures. Fuir la capitale oui, mais à condition de pouvoir y revenir de temps en temps.